Century21 Longchamp : Equipements numériques en France.
Publié le 02/12/2025
Numérique : quels freins psychosociaux limitent son usage ?
Une étude publiée en novembre 2025 par le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc) dévoile la nature des freins psychosociaux à l'appropriation des technologies numériques. Cette étude s'appuie sur une enquête menée en juillet 2024 auprès de 3 858 majeurs vivant dans l'Hexagone. Parmi les participants à l’enquête :
- 66% jugent que le numérique facilite leur vie quotidienne, et 12% qu’il la complique ;
- 24% sont éloignés du numérique (non-internautes et internautes estimant ne pas maîtriser suffisamment les outils numériques pour pouvoir les utiliser pleinement). 40% d’entre eux trouvent que le numérique facilite leur quotidien. Cette part atteint 48% chez les 70 ans et plus et 61% pour les bas revenus ;
- 27% redoutent de voir leurs données utilisées de façon inappropriée ou sans leur autorisation, 20% de faire l’objet d’une arnaque ou de harcèlement et 9% de commettre une erreur ; 9% n’ont pas confiance dans leurs compétences numériques.
Trois types de freins psychosociaux
72% des répondants font état de freins psychosociaux qui entravent l’appropriation des normes sociales d’usage du numérique. Il peut s’agir de freins :
- de protection. Ils touchent 47% des adultes. Ils ressentent le besoin de se protéger de risques tangibles (cybercriminalité, vol de données…) par des stratégies d’évitement (ne pas acheter en ligne…) ;
- socioculturels (40%), fondés sur le sentiment d’être sous-équipé, de ne pas maîtriser suffisamment les outils, et sur la peur de se tromper. Ils concernent 42% des 18-24 ans, 35% des 70 ans et plus et 32% des personnes ayant de faibles revenus ;
- à l’adhésion (20%), induisant une prise de distance volontaire, par rejet ou désintérêt, vis-à-vis du numérique. Ils affectent 28% des 18-24 ans et des 70 ans et plus.
Quelle appropriation des technologies numériques ?
Cette appropriation dépend :
- des usages prescrits par les concepteurs. La prédominance d’un profil type d’usager à l’aise à l’écrit et habile avec les technologies favorise les attentes d’un public mobile et connecté ;
- des normes sociales (par exemple, le rôle central de la famille et la distance vis-à-vis de l’écrit dans les milieux modestes) ;
- de l’estime de soi. Le non-usage permet parfois de se protéger d’éventuels échecs et humiliations ;
- des effets de saturation numérique. Des déconnexions volontaires visent à se préserver d’un excès de sollicitations.
L’étude distingue quatre postures psychosociales à l’égard du numérique :
- les réfractaires (7% de la population, dont 52% de 70 ans ou plus et 37% de ruraux). Ils se tiennent à distance du numérique, en cohérence avec leur mode de vie ;
- les technophiles (37%, dont 63% de 25-59 ans), socialement proches des concepteurs (43% sont diplômés de l’enseignement supérieur). Leur connexion est intense et fluide ;
- les empêchés (18%, dont 39% de 18-39 ans et 32% de bas revenus). Adeptes du numérique, ils ont cependant l’impression de manquer de compétences ou d’équipements adéquats ;
- les inquiets (37%, dont 55% de femmes et 41% de 40-59 ans), qui doutent de leurs aptitudes et se bornent à un usage utilitaire du numérique.